La salle du restaurant mongol le Ulannbaatar, aux Pâquis à Genève, était pleine ce dimanche pluvieux du 16 novembre pour y accueillir l’équipe au grand complet des onze journalistes auteurs collectifs du livre Les derniers Nomades, édité par leur site d’information Ergelt.mn en bilingue (anglais et mongol), à l’occasion du cinquième anniversaire de leur lancement par Oyunlag Ergelt Media Group, à Oulan-Bator, la capitale de la Mongolie.
Dans ce pays de 3,5 millions d’habitants, dont 45 % de la population est nomade et même davantage selon les 21 provinces qui la composent, le mode de vie se veut «une harmonie avec l’héritage traditionnel nomade dans la civilisation moderne», selon Enkhbaatar Khurelbaatar, rédacteur en chef maintes fois primé et fondateur du site.
«Avec ces trente-deux portraits, nous construisons un véritable documentaire sur la vie mongole», ajoute-t-il. Le livre nous plonge notamment dans la vie d’un chasseur ami d’un aigle, course un chauffeur scolaire de 40 classes à -40°C en hiver, se penche sur le travail miraculeux d’un médecin pour sauver un garçon victime d’un ours ou nous raconte encore l’homme qui sait les lire les humeurs du ciel, le tout dans les steppes brûlantes de l’été ou glaciales de l’hiver.
Si la vie des nomades tend à disparaître lentement au Tibet ou au Kazakhstan, elle reste très présente en Mongolie, comme nous le témoigne notre interprète Javzanpagma Tumurxuyag, qui nous évoque ses retours au pays sous la yourte, l’habitation traditionnelle nationale.
La manifestation organisée par l’ambassade et Mission de la Mongolie en Suisse, sous la houlette de l’ambassadrice Gerelmaa Davaasuren, rassemblait une diaspora éclectique, des musiciens en costume folklorique à une ingénieure de l’environnement venue du Valais, voire une universitaire spécialiste de l’histoire du pays avec son mari diamantaire, descendant direct du fameux capitaine Alfred Dreyfus, récemment élevé au titre général de brigade à titre posthume.
Une bonne ambiance, marquée sous le sceau des plats nationaux, comme le buuz, des raviolis à la vapeur farcis de viande de mouton ou de bœuf ou le khuushuur, un chausson frit, farci à la viande de mouton et de bœuf, couplé d'oignons, avec parfois du fromage ou des pommes de terre, une sorte d’«empanada» à la mongole.
Texte et photos : Jean Musy / 2025
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