Après une élection présidentielle sans surprise qui a vu le président Paul Biya, 92 ans, réélu le 12 octobre dernier pour un huitième mandat, après 43 ans à la tête du Cameroun, quel avenir pour cette «Afrique miniature», comme on le surnomme ?
L’opposition y est quasi muselée. Ses candidats sérieux au niveau national sont systématiquement écartés des urnes. La répression y est régulièrement dénoncée. Récemment encore, la mort suspecte en prison d’Anicet Ekane, opposant au régime, a fait vivement réagir la classe politique du pays.
Mais comment est dirigé ce pays à forte composante agricole ? Comment en sont structurés le territoire et la société ? Quel avenir politique l’attend face aux nouveaux enjeux internationaux ? Qui le dirige vraiment, quand il est de notoriété que le Président Biya est plus souvent à l’Hôtel Intercontinental, à Genève, que dans son pays ? Quel rôle occupent l’armée, la police et les églises dans la dynamique politique ? Quelle place est dévolue au Cameroun dans le monde d’aujourd’hui ? Quel statut tient encore la France avec son ancien «territoire sous tutelle» ?
Enclavé par six pays, avec un débouché maritime à l’ouest sur le Golfe de Guinée, à peine plus grand que le Maroc, avec ses quelque 30 millions d’habitants, le Cameroun se situe économiquement au 84 ème rang, selon son PIB, d’après la Banque Mondiale (2023).
Radio Zones a rencontré Léon Theiller Onana, lors de son passage à Genève. Ancien cadre du parti au pouvoir passé à la dissidence et actuel président de l’Organisation du Mouvement Patriotique, il était candidat déclaré à la dernière élection présidentielle camerounaise.
Interview : Jean Musy
Technique : Cyril Cailliez
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Léon Theiller Onana
© Jean Musy / 2025 |